Dalida, l’ange et l’îlot: vie, dépression et le souffle de Mitzrael
- B Wilde
- Sep 16
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Updated: Sep 17
by Barbara Wilde
Iolanda Cristina Gigliotti — connue sous le nom de scène Dalida — naît le 17 janvier 1933 à Shubra, au Caire. Son parcours est celui d’une ascension spectaculaire vers la gloire internationale : beauté, voix inoubliable, carrières en musique et au cinéma, succès commercial massif. Mais sa trajectoire publique est aussi ponctuée de pertes intimes (dont le suicide de Luigi Tenco en 1967), de maladies de l’âme et d’un dénouement tragique : Dalida meurt par suicide le 3 mai 1987 à Paris.

L’ombre derrière la scène: dépression, ruptures et solitude
Les biographies et les articles consacrés à Dalida soulignent que, malgré l’adulation du public, elle a traversé des épisodes prolongés de souffrance psychique. La célébrité n’a pas été un remède : au contraire, l’exposition, les attentes, les pertes répétées et le sentiment d’être incomprise par ceux qui l’entouraient ont nourri un isolement intérieur profond. Les témoignages publics et la chronologie de sa vie montrent une femme capable d’amour et de don, mais aussi fragilisée par des ruptures et des traumas qui l’ont poursuivie.
Mitzrael — «l’homme de la fin» et le don de consolidation
Selon la tradition angélique rapportée, Mitzrael (Metsara’el) est l’ange des natifs du 16–20 janvier, “Dieu qui secourt”. Le don attribué à Mitzrael est la consolidation/la réparation : la capacité de mener à bien les projets, de soigner, de reconstruire et — en même temps — la tendance à se trouver sur l’« isthme » entre enfance et âge adulte, entre rêve et folie. Cette image symbolique décrit aussi un type psychique très sensible, doté d’une vocation de guérisseur, mais avec le risque inhérent d’être submergé par les laideurs perçues dans le monde et dans les relations.
Dalida comme Metsara’el: une lecture symbolique
Si l’on lit la vie de Dalida à travers le prisme de Mitzrael, plusieurs concordances émergent:
• Capacité thérapeutique et vocation à soigner autrui — Dalida, par sa musique et sa présence, a apporté consolation à des millions de personnes; son art avait une fonction de guérison collective.
• Isthme entre enfance et âge adulte — l’idée d’un pont instable entre mondes intérieurs et réalité extérieure résonne avec le portrait d’une femme alternant une grande présence publique et des régressions intérieures douloureuses.
• Génialité et risque de dissolution — comme certains Metsara’el célèbres (par ex. Fellini dans les textes cités), Dalida a manifesté un talent et une sensibilité créative exceptionnels, mais avec le danger d’un effondrement mental si ces dons n’étaient pas protégés ou canalisés.
Cette lecture n’est pas une explication clinique, mais une clé symbolique qui aide à comprendre comment certains traits spirituels/psychiques peuvent constituer à la fois ressource et vulnérabilité.
PTSD, solitude et risque suicidaire — évidences et liens
La relation entre événements traumatiques, symptômes post-traumatiques (PTSD), sentiment de solitude et risque suicidaire est bien documentée dans la littérature récente. Les recherches montrent que :
Les symptômes du trouble de stress post-traumatique sont associés à une augmentation significative du risque de pensées et comportements suicidaires ; certaines études récentes indiquent un risque accru particulièrement chez les femmes.
La solitude et l’isolement social amplifient le risque de suicide : la perception d’être seule, incomprise ou abandonnée diminue la recherche d’aide et augmente la vulnérabilité au désespoir. Des revues systématiques ont relié solitude, perception d’abandon et comportements auto-destructeurs.
Les différences de genre apparaissent clairement : femmes et hommes suivent des trajectoires différentes vers le suicide, mais le PTSD est un facteur de risque majeur dans les deux cas.
Ainsi, dans le cas d’une figure comme Dalida — qui a connu des pertes dramatiques, l’exposition publique, des traumas relationnels et un isolement intérieur — le cadre symbolique de Mitzrael (hypersensibilité, vocation à soigner, risque d’être submergée par ses perceptions) éclaire des dynamiques que la littérature clinique reconnaît comme chemins possibles vers l’effondrement quand le soutien est insuffisant.
Quand «se sentir vivante» devient difficile
Pour de nombreuses femmes traversant le PTSD, la dépression ou la sensation d’abandon, «se sentir vivante» devient paradoxalement difficile: la vie extérieure peut sembler intense (travail, relations publiques), mais l’intériorité est comme séparée, anesthésiée ou envahie par des émotions douloureuses. La vitalité s’éteint lorsque :
il manque un réseau de soutien empathique qui reconnaît la souffrance sans jugement;
la personne intériorise l’idée d’être un «poids» ou d’être incomprise;
les expériences traumatiques restent non élaborées et continuent à raviver des sensations de danger, d’isolement ou de honte.
Pour des individus créatifs et hypersensibles comme le sont souvent les protégés de Mitzrael, cet état est doublement douloureux: l’intensité perceptive qui nourrit la création peut se transformer en une souffrance ingérable si elle n’est pas canalisée et protégée.
Conclusion et réflexion éthique
Lire la trajectoire humaine et artistique de Dalida à travers la lentille de Mitzrael offre une narration qui unit symbole, psychologie et histoire personnelle: cela nous rappelle que le don et la vulnérabilité coexistent souvent, et que la société (famille, amis, système de soin) a la responsabilité de ne pas laisser seules les personnes qui brillent mais qui souffrent. Dalida reste un exemple lumineux et tragique de la nécessité d’une véritable culture de soin, personnelle et collective, pour transformer le don en une vie durable.
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